(Merci à Ankama pour l'image)
Résumé : Léon Malmeau est le gardien du cimetière Saint-Antoine. La vie qu'il y mène est plutôt solitaire, mais il est jeune, sympathique, de bonne composition. Il faut dire qu'il n'a pas eu une enfance facile : battu par une mère alcoolique qui le détestait, rien ne le prédisposait à la sociabilité. Et justement, sa mère est à l'article de la mort, dans la maison de retraite d'à côté. Mais bon, Léon, prend la vie avec philosophie, d'autant que la jeune et ravissante Alice, qui travaille comme aide aux Pompes Funèbres, ne le laisse pas indifférent et semble s'intéresser à lui. Tout aurait pu continuer paisiblement si un soir, en faisant une ronde dans son domaine, il n'avait trouvé des traces de cérémonie mystique et de tombe brisée. Puis rencontré son dernier pensionnaire en date debout, et doté d'une faim dévorante de gardien de cimetière. Dès lors, tout va de travers : les morts se relèvent, et malgré les limitations habituelles des zombies, se montrent tenaces et plutôt voraces. Ce n'est pas le (feu) trio de skinheads en quête de sépulture à profaner qui dira le contraire. Désormais, notre héros ordinaire réinterprète son rôle de gardien des morts : lui vivant, il ne laissera aucun mort-vivant quitter son cimetière. Mais que signifie ce trou béant qu'il a à l'arrière du crâne, souvenir de sa rencontre avec les nazillons sus-cités ? Et comment va y réagir Alice qui l'a invité à la pendaison de crémaillère d'une amie, en ville ?
Le récit, qui part gentiment, perd petit à petit sa bonhommie pour se transformer en réel cauchemar. Le titre aidant, on savait qu'il y aurait du zombie à l'affiche. Mais le traitement du sujet, passant de l'absurdité à l'humour, puis au fatalisme le plus noir, donne une dérangeante impression de réalité à l'ensemble, d'autant que des thématiques abordées (enfant battu, famille brisée, perte d'êtres chers, racisme, euthanasie) ne relèvent pas du tout, elles, du domaine du fantastique. Mention spéciale au rôle de Léon, remarquable de sang-froid, qui aurait survécu (zut, je l'ai dit) dans n'importe quel film de zombies.
Le graphisme est très "nouvelle vague", le trait expressif sans être autoritaire ressortant au-dessus de larges aplats de couleurs franches. Rien d'original, mais l'ensemble est cohérent, assez séduisant même, et illustre parfaitement le sujet. La composition des planches est simple et laisse le récit couler sans heurt, alternant le détail poétique, le détail réaliste un poil sordide, et n'oubliant pas de ménager quelques scènes d'anthologie qu'on imaginerait facilement au cinéma.
Bon, il faut bien reconnaître que le scénario, remarquable dans la première moitié de l'ouvrage, semble un peu léger et convenu sur la fin. Je pense que la psychologie d'Alice, par exemple, aurait mérité quelques pages de plus. Mais l'ensemble est plutôt réussi, se lit très vite et laisse, une fois la dernière page tournée, une petite claque dans les idées reçues et un petit « waouwh ! » s'échapper, comme si on ne réalisait pas encore que l'histoire qui nous avait si bien attrapés nous avait laissé une chance de s'enfuir.
VIOZAT, Sébastien / B., Raphaël, Ma vie de zombie, Ankama éditions, 2008
Tu lis ça ?!?
RépondreSupprimerCool !!!
Mais euh........ il est où le Happy End Zombifié ???
RépondreSupprimer[spoil] Je trouve ça très christique : ceci est mon corps... (oups, j'en ai trop dit)[/spoil] On peut quand même dire qu'il est un peu zombifié, à la faim, même si c'est pas vraiment un Happy (meal)... End.
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